Le nord du Ghana voyait en 1989 la création d’un projet d’émancipation des femmes, au sein du Service universitaire canadien outre-mer (SUCO).
Quatre ans plus tard, trois membres fondateurs du projet décidaient de continuer à travailler pour les femmes du Nord en créant la Maata-N-Tudu Association (MTA), en collaboration avec divers groupes de femmes déjà bénéficiaires du projet de CUSO, ainsi qu’avec d’autres groupes de femmes provenant des trois régions du nord du Ghana.
À cette époque MTA comptait 1 500 membres. Aujourd’hui l’organisation en compte 13 000.
L’objectif premier de MTA est de faire avancer le droits des femmes et des enfants. L’organisme promeut l’accès au microcrédit pour des activités qui augmentent le revenu de femmes (amélioration de la production agricole, création d’une source de revenue par la vente de produits, transformation des produits agricoles)
L’action de la MTA, en parallèle aux activités régulières de microcrédit, s’articule autour de deux axes :
* Projet pour les droits de l’enfance, financé par l’Union Européenne
* Projet pour les droits des femmes, financé par les fonds canadiens d’initiatives locales, lequel prendra fin en février 2015.
Pour appuyer ses efforts, la MTA a fait un travail de réseautage impressionnant qui l’a amenée à s’associer avec diverses institutions internationales telles que l’ UE, l’ambassade de France, l’ambassade du Japon, entre autres.
Les activités économiques principales des membres de MTA sont centrées sur les cultures qui demandent le moins de fertilisants et de pesticides :
* arachide, maïs, patate douce, manioc, riz, tomate, oignon, mangue, noix de karité et avoine ;
* la transformation de produits agricoles tels que le riz, la noix de karité (vendue à Body Shop) ;
* l’élevage des chèvres, moutons et poules ;
* la fabrication des paniers, souliers, et chapeaux.
Un grand nombre de membres de la MTA font en moyenne trois déplacements par jour, pour aller au champ, à l’atelier de transformation et enfin au marché. Dans ce contexte l’accessibilité au vélo s’avère primordiale.
À Wamale, sur les 45 femmes qui sont membres de la MTA, une vingtaine ont reçu des vélos envoyés par Cyclo Nord-Sud. Certaines doivent se déplacer jusqu’au marché de Tamale, à une trentaine de kilomètres, et doivent attendre le taxi (entre 1 et 2 heures d’attente), qui coûte 4 GHS aller-retour. Les femmes qui se déplacent aux champs, elles, doivent parcourir entre 4 et 7 km. Selon le témoignage de la présidente du groupe, ces femmes ont vu leur quotidien transformé avec l’accès au vélo.
Les femmes membres du Maata-N-Tudu
Wamale, Ghana
Organisme partenaire : Cyclo Nord-Sud
Crédit photo : Gerardo Frankenberger