Témoignage de Pamela Walden-Landry, citoyenne engagée qui fait du plaidoyer depuis 1986 avec RÉSULTATS pour influencer les décisions reliées à l’utilisation du budget canadien d’aide internationale et faire en sorte qu’elles soutiennent des solutions/programmes qui éliminent la pauvreté extrême dans la monde.
Le jour où on a rencontré trois élus
Depuis des mois, par des lettres aux médias et aux élus, les bénévoles de RESULTATS tentaient de convaincre le ministre du développement international Christian Paradis de financer un programme de dépistage actif de la tuberculose. Le Ministre serait présent à la cérémonie officielle de commémoration du séisme en Haïti, le lundi 12 janvier 2015. Annie Cloutier et moi allions tenter de lui parler. Nous avons donc préparé un document de faits essentiels plié de manière à voir le titre « NÉCESSITÉ DE CONTINUER TB REACH ». La veille j’ai pratiqué un « communiqu’éclair » de 30 secondes en quatre étapes :
Accrocher l’intérêt ;
Exposer le Problème ;
Informer des solutions ;
Convier à l’action.
Mon mari jouait le rôle du ministre.
Lundi, Annie et moi avons encore pratiqué des communiqu’éclairs dans un coin du hall. Le grand défi pour moi serait de m’approcher et d’intervenir mais « la cause » et la présence d’Annie ont eu raison de ma timidité. Quand elle a annoncé « Le ministre est là », nous nous sommes rapprochées pendant que d’autres personnes lui parlaient, guettant la moindre seconde où il serait libre. Et il l’a été. Lui tendant la main, j’ai dit :
« Monsieur le ministre ! Bonjour ! Nous sommes des bénévoles de RÉSULTATS. C’est à nous que vous avez fait la belle annonce de financement pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria. Merci d’être ici aujourd’hui. Nous tenions à vous dire que depuis le séisme en Haïti, le taux de tuberculose a doublé... » Là, une dame est venue chercher le ministre, mais tout en s’en allant, il écoutait « ...Pour arrêter la contagion, il faut absolument que chaque malade soit dépisté et traité. Il faut continuer le financement pour le programme TB REACH . » J’ai montré le document et M. le ministre m’a indiqué de le donner à son adjoint. C’est tout.
Puis, nous avons vu Mme Laverdière, critique du NPD en matière de développement international que je connaissais. « Ah Mme Laverdière, voici Annie du groupe de Gatineau. Merci d’être là. Nous tenions à vous dire que ... » Durée du communiqu’éclair : 38 secondes.
Finalement dans l’amphithéâtre juste avant le spectacle, nous avons vu M. Denis Coderre, le maire de Montréal. Encouragées par les deux rencontres précédentes, nous sommes descendues rapidement vers lui.Tendant la main, je dis : « M. Coderre, je vous ai enseigné quand vous aviez dix-huit ans. » Je pense qu’il a dit « J’espère que je n’étais pas trop dissipé », mais moi j’avais déjà commencé le communiqu’éclair au bout duquel je demandais au maire de parler de TB REACH au Ministre Paradis qui était à trois sièges de lui. Je lui donnai le feuillet. J’ai eu sa réponse classique : « On s’en occupe ! ».
Nos trois rencontres de plaidoyer n’ont pas encore fait fléchir la décision du ministre. Ça prend plusieurs flocons de neige pour faire fléchir une branche, mais chaque flocon y contribue ; imperceptiblement, mais sûrement.
(de droite à gauche sur la photo) Citoyen-nes engagé-es des groupes RÉSULTATS de Québec (Paulette Leblanc), Vernon (Tracy Koebel), Montréal (Pamela-Walden-Landry), Estrie (Louis Lamontagne) et Ottawa (Larry Ladell). Formation sur l’utilisation de la vidéo comme outil de plaidoyer pour que les décisions politiques reliées au développement international éliminent la pauvreté extrême dans le monde _ Retraite de leadership_ Gatineau_Nov. 2014
Pamela Walden-Landry
Canada
Organisme partenaire : RÉSULTATS Canada
_Crédit photo : Michèle Bruneau