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Porte-paroles

Pour l’édition 2017 des Journées québécoise de la solidarité internationale, nous avons la chance d’avoir Manal Drissi et Fred Dubé comme portes-paroles.


Manal Drissi

L’on reproche souvent à l’Histoire de ne raconter que la version des vainqueurs et à la politique de ne défendre que les intérêts des puissants. Un vent de désabusement souffle sur la planète alors que les idées, les pouvoirs et les réalités s’entrechoquent.

« Quand tout tombe, il reste la culture. »
- Dany Laferrière

Le 9 août 1948, 16 artistes et intellectuels québécois s’opposaient à l’establishment en signant le Refus Global, aujourd’hui reconnu comme étant l’œuvre avant-courrière de la Révolution tranquille.

Que cet événement culturel, historique et politique nous serve de rappel qu’une culture se défend sur le front des idées et qu’elle porte pour armes la littérature, la poésie, la danse, la musique, le cinéma, la télévision, les arts visuels et de la scène.

Une culture portée au pinacle s’impose à l’Autre par sa richesse envoûtante et non par une démonstration primale de sa force. Elle s’enrichit à son tour en l’écoutant se raconter à travers elle.

Une culture qui se protège se déploie comme un fil conducteur, ne se borde pas de barbelé ; elle s’érige en pont, pas en barrage. C’est en elle que coexistent, se heurtent et s’enlacent les voix porteuses d’une réalité plurielle. C’est en elle aussi que s’assemblent comme des atomes les revendications qui composent les révolutions.
 


 

Fred Dubé

Aujourd’hui, la culture semble synonyme de show-business, et l’artiste, synonyme de vedette. De gigantesques empires du divertissement culturel sont mis en place pour décerveler les masses. La diversion par le divertissement.

À quoi ça sert d’avoir la liberté d’expression, si on n’a rien à dire ? La Grande Noirceur a fait place au Follow Spot aveuglant et la culture d’entreprise vient nous coloniser. Il y a le bruit des bottes, le silence des pantoufles, et maintenant, la diversion des souliers à claquettes.

Même notre langue est conquise par la culture d’entreprise. On parle d’industrie culturelle ou de produits culturels. Les maîtres laissent souvent leur nom en héritage. Partout, les puissantes corporations écrivent leur Histoire. Miron aurait fait bien plus de cash avec un titre comme L’homme 7up rapaillé, et Réjean Ducharme avec une commandite de McDo pour L’Avalée des avalés.

L’identité et la culture ne se construisent pas seulement sur une nostalgie d’un passé à conserver, mais autour des luttes sociales. Québécois-es et néo-québécois-es qui luttent ensemble contre cette colonisation. Les cultures et les identités, comme les rivières, doivent être en mouvement pour rester potables.

 

 


 

Photos :
Manal Drissi : Radio-Canada/Christian Côté
Fred Dubé : Martin Girard

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