Les démarches d’éducation – scolaire, populaire, à la solidarité internationale – impliquant une compréhension de l’Autre (Poché, 2015) se heurtent régulièrement à des croyances profondément ancrées sur les identités culturelles et leurs rapports au monde. Ainsi, en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie, une des croyances fortement intériorisées est celle de l’Occident-référence. Porteur de solutions économiques, sociales et politiques nécessaires au reste du monde, celui-ci devrait partager ses Lumières (ou les imposer, selon les lieux ou les époques) aux populations du reste du monde. Si la culture occidentale comporte en effet de multiples pistes de solutions respectables pour l’humanité, il n’en reste pas moins que cette croyance fait ironiquement fi des causes structurelles des inégalités mondiales dans lesquelles les élites de l’Occident jouent un rôle historique fondamental.
D’où vient donc ce mythe très proche de celui du « white savior » souvent dénoncé par les mouvements antiracistes ? Mieux le comprendre pourrait permettre de mieux agir pour la construction d’un monde non raciste et solidaire via l’éducation, dont le potentiel transformateur peut être très puissant.
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Photo : Barbie Savior