263 millions d’enfants et de jeunes ne sont toujours pas scolarisés à travers le monde selon les nouvelles données de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU). Parmi ces statistiques, les filles sont plus susceptibles que les garçons de ne jamais aller à l’école, malgré tous les efforts de ces 20 dernières années. D’après les chiffres de l’ISU, 15 millions de filles en âge de fréquenter un établissement scolaire primaire n’auront jamais la possibilité d’apprendre à lire ou à écrire, contre 10 millions de garçons. Barrières sociales, religieuses, mariages précoces, restrictions dues à des catastrophes naturelles, des conflits, des handicaps physiques, les raisons sont multiples et varient d’un pays à l’autre.
Au-delà de cette problématique d’accès à l’apprentissage se greffe un autre défi : celui de la qualité de l’enseignement car 6 enfants sur 10 n’acquièrent pas les compétences de base au cours de leur scolarisation. Pourtant ce droit universel est obligatoire dans la majorité des pays et une des préoccupations majeures de l’Organisation des Nations Unies et des gouvernements à travers le monde. Le Programme 2030 des Nations Unies, qui comprend 17 Objectifs de développement durable, s’est donné pour objectif que d’ici à 2030 « toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, qui débouche sur un apprentissage véritablement utile. »
Une situation que le film documentaire « Girl Rising » de Richard E. Robbins présenté lors de cet atelier, s’efforce de dénoncer. Ce film, qui met l’accent sur la volonté de grandir grâce au pouvoir de l’éducation, raconte l’histoire de 9 jeunes filles provenant de 9 pays : Afghanistan, Égypte, Pérou, Népal, Inde, Éthiopie, Sierra Leone, Cambodge et Haïti. A travers le mélange de témoignages réels et de réflexions, il illustre le courage dont font preuve ces jeunes filles pour pouvoir aller à l’école. Ce film met aussi en avant le fait que le plus grand investissement que peut faire un pays pour son développement est le financement de l’éducation des filles. Selon la Banque mondiale, chaque année d’enseignement secondaire permet aux filles d’accroître leur salaire à l’âge adulte dans une proportion pouvant aller jusqu’à 25 %. Ces avantages se répercutent d’une génération à l’autre : les filles qui ont reçu une éducation ont des enfants en meilleure santé, moins nombreux et plus instruits. Les avantages que représente la scolarisation des femmes pour la société sont considérables. Une année d’études pour les filles équivaut à une réduction de la mortalité infantile de 5 à 10%.
Des interventions plus ciblées envers l’éducation des enfants et spécifiquement des filles sont donc à privilégier par la communauté internationale. Le Partenariat Mondial pour l’Éducation (PME) intervient dans ce sens. Il s’agit d’un partenariat multilatéral avec sa propre plate-forme de financement visant à renforcer les systèmes éducatifs des pays en développement, afin d’augmenter de façon significative le nombre d’enfants scolarisés. Le PME aide les pays à développer et financer la mise en œuvre de plans sectoriels de l’éducation et accompagne 65 pays à travers le monde. Particularité de ce programme, les pays bénéficiaires doivent non seulement s’engager à allouer 20% de leur budget national à l’éducation, mais aussi à améliorer leurs politiques publiques pour permettre à tous les enfants, et notamment aux filles, d’avoir accès à un enseignement de qualité. Le Canada fait partie des pays qui financent le partenariat . En février, le financement du Canada devra être renouvelé. Résultats Canada demande au gouvernement canadien de doubler son investissement dans l’éducation, moteur de réduction de la pauvreté des femmes. Le but : atteindre 260 millions de dollars sur trois ans (2018-2020) afin qu’Ottawa puisse se targuer de mener une véritable politique d’aide internationale féministe.
Cet atelier était animé par Michèle Bruneau de Résultats Canada
Photo : AQOCI