Militant et directeur de l’AQOCI de 1995 à 1997
Son parcours
Curieux et intéressé par le sens des choses plutôt que par les apparences, Guy Lafleur s’est d’abord destiné à la philosophie qu’il a enseignée au Cégep de Maisonneuve. Au début des années 70, pendant la période des luttes de libération en Amérique latine, il se trouve sur place, faisant une traversée du continent du Mexique à l’Argentine.
Au cœur de plusieurs demandes pour une plus grande justice sociale pour les plus démunis, il est impliqué auprès de SUCO, du Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et de Solidarité Québec-Amérique Latine et collabore avec de journaux indépendants avant de devenir le directeur général de l’AQOCI au cours des années 90. Au cours de sa vie active, il s’est intéressé particulièrement aux luttes sociales des pays d’Amérique latine et aux relations commerciales intercontinentales dans les Amériques.
Visionnaire, il est d’ailleurs l’un des membres fondateurs du Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), réseau qui a grandement contribué à la vaste mobilisation populaire autour de la Zone de libre-échange des Amériques et de l’Accord de libre-échange nord-américain.
Guy Lafleur a su marquer le réseau de l’AQOCI par son engagement sans faille envers les valeurs et les principes qui rendraient la coopération internationale plus solidaire entre le Nord et le Sud. Il croyait que la coopération devait outrepasser le paternalisme au profit de relations égalitaires entre de véritables partenaires du Nord et du Sud dont les rôles sont complémentaires. Il voyait l’importance d’une politisation de la coopération et de la solidarité internationale. Une vaste base d’appui auprès de la population et les solidarités avec les mouvements sociaux était ainsi essentielle à ses yeux afin de faire pression sur les décideurs et d’intervenir sur les politiques qui se décident ici.
Encore aujourd’hui, plusieurs années après sa disparition, ces problématiques demeurent d’une actualité criante. Les orientations qu’il a données au réseau des organismes québécois de coopération internationale influencent encore aujourd’hui notre travail. Espérons que son implication sociale, son humilité et son humanité sauront aussi inspirer les générations de coopérants à venir.