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3 novembre 2016, Montréal

Médias et solidarité internationale

Il faut partager la responsabilité afin de mettre en lumière les enjeux internationaux

Pour lancer la 20e édition des Journées québécoises de la solidarité internationale (JQSI), l’AQOCI a organisé une conférence sur le thème Quel est le rôle des médias dans notre compréhension des enjeux internationaux ?

En premier lieu, Mme Marie-Pierre Nogarède, présidente de l’AQOCI, a souhaité la bienvenue, elle a présenté les objectifs des JQSI, puis elle a cédé la parole à la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Mme Christine St-Pierre.

Fortement interpellée par le thème de cette année à titre d’ex-journaliste, Mme St-Pierre a tenu à rappeler le rôle primordial des médias dans les démocraties. Elle a indiqué que la couverture médiatique des questions internationales est largement en-deçà de la couverture …sportive, par exemple ! Pour la ministre, le rôle des médias sociaux est incontournable. Puis, elle a tenu à distinguer les notions de solidarité, de coopération et d’aide humanitaire. Enfin, Mme St-Pierre a fait appel à des contributions puisque le Québec esquisse sa politique internationale pour les 10 prochaines années.

Au cours de la discussion animée par Mme Myriam Fehmiu, les panélistes ont rapidement mis en évidence les écueils auxquels font face les OCI. De la volonté d’attirer l’attention sur des conflits oubliés à la volonté de dépasser le cliché, dans un monde idéal, tout le monde serait au courant de ce qui ce passe et les médias diffuseraient des centaines d’exemples de projets réussis, a évoqué Mme Justine Lesage, coordonnatrice Communications et Relations publiques chez Oxfam-Québec. Mais on ne vit pas dans un mon idéal !

Mme Lesage a fait écho aux articles sur le volontourisme publiés dans La Presse au début de l’année, articles qui ont suscité beaucoup d’attention. Mais les attentats de Ouagadougou sont venus mettre un terme à cette ouverture. Pour Mme Lesage, les OCI doivent composer avec les mythes et la perception du pubic quant aux sommes d’argent recueillies et dévolues aux projets. Elle constate la difficulté de percer dans les médias traditionnels et elle souligne que si les médias sociaux sont un avantage indéniable, il faut s’adresser d’une façon diversifiée aux publics, ne pas se décourager et choisir les batailles. Il faut multiplier les sources et les plates-formes, développer une expertise et faire court ! Autre élément à considérer, c’est le fait que la « nouvelle » a une vie fort éphémère. À l’ère de l’information continue, une nouvelle chasse l’autre et on tombe rapidement dans l’oubli.

Lisa-Marie Gervais, journaliste au quotidien Le Devoir, et Martin Forgues, journaliste indépendant qui travaille, entre autres, avec Ricochet, ont tour à tour souligné que les médias sont aux prises avec de nombreuses contraintes (d’espace, de personnel, de temps, d’argent…). Mme Gervais souligne la multiplication des plate-formes - imprimé, sur tablette, sur le Web. Elle mentionne que les médias sont des entreprises et les écrits doivent toucher les gens. Et c’est mal-heureusement souvent l’international que l’on sacrifie. Bonne nouvelle : un journaliste sera dorénavant attitré à couvrir ce secteur !

Pour Martin Forgues, la question de la liberté éditoriale et l’importance de garder une distance critique avec son sujet sont essentielles. À son avis, les journalistes ont un rôle de vulgarisateurs des enjeux, et ce, sans les dénaturer. Pour lui, les OCI doivent abandonner le jargon, mais les médias doivent être plus empathiques. Il y a une effervescence dans les médias indépendants, il faut encourager.

Le public a le devoir de réclamer plus d’informations sur les enjeux internationaux et les médias doivent en offrir davantage.

Professeur et Directeur du Département de communication sociale et publique de l’UQM, M. Gaby Hsab, a fait valoir qu’il faut miser sur une connexion entre le local et le global. Parce que se qui se passe ailleurs peut nous toucher, ici. La question n’est pas nouvelle. À son avis, les médias ont un rôle structurant - d’éducation et de conscientisation - et un rôle voué au reflet de la société. Mais au-delà des médias, c’est aussi la société civile que l’on doit mobiliser.

Et pour clore la soirée, Michèle Asselin, directrice générale de l’AQOCI nous a laissés sur ces sages paroles : « On vit dans un monde à humanité variable et nous aimerions vivre dans un monde à humanité solidaire ! »

Crédit-photos : Jimmy Chicaiza

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