On dit souvent de l’éducation que c’est une arme puissante qui permet de changer le monde. Or, il convient de rappeler que l’éducation est une arme à double tranchant. En effet, elle a autant le pouvoir de nous ouvrir sur le monde et de nous apprendre à être des citoyens solidaires, que de nous inculquer des idéologies qui reproduisent des inégalités sociales.
Tout au long de son éducation, l’enfant est conditionné à adopter une certaine vision de la société et à se conformer à toutes sortes de règles sociales préétablies, notamment des règles de genre. En effet, on exige des comportements différents selon que l’enfant soit un garçon ou une fille, on a tendance à lui offrir des cadeaux différents ; des poupées pour les petites filles et des petites voitures pour les petits garçons, un ensemble de cuisinière pour les petites filles et un établi de construction pour les petits garçons. On encourage les garçons à faire du sport alors qu’on complimente une fille sur son apparence ou son comportement calme…
C’est pourquoi, l’Aide internationale pour l’enfance a profité des Journées québécoises de la solidarité internationale pour proposer une activité qui avait pour but de réfléchir aux influences de l’éducation sur la construction des genres, des stéréotypes et rôles sexués, ainsi que des rapports sociaux qui en découlent.
Ainsi, le jeudi 8 novembre, l’Aide internationale pour l’enfance a organisé une rencontre entre des parents et les auteures du livre Dix filles allumées : dix parcours inspirants qui a eu lieu au Centre de périnatalité le Berceau, situé à Beloeil.
Comme les auteures Laïla Héloua et Corinne de Vailly l’ont souligné dans leur livre mais aussi pendant l’atelier, on rencontre trop souvent des jeunes filles qui pensent ne pas pouvoir réaliser leurs rêves simplement parce que leur genre est féminin et qu’on leur a fait comprendre toute leur vie qu’elles ne sont pas capables, inférieures, etc., et ce à travers notamment du matériel pédagogique qui ne met pas assez en valeur le pouvoir d’action des femmes.
Ainsi, la présentation de ce livre s’inscrivait parfaitement dans la démarche de l’Aide internationale pour l’enfance de parler de l’influence de l’éducation sur le genre et l’égalité femmes-hommes.
En effet, cette rencontre a permis de soulever le fait que la présence de femmes dans la littérature jeunesse ou même dans l’histoire et l’éducation en général laisse à désirer et que cela a des impacts profonds sur nous comme individus.
A ce sujet, il apparaît que, de par l’éducation qu’on leur offre, les filles et les garçons ne partent pas sur le même pied d’égalité. De plus, l’éducation et la littérature jeunesse accentuent ces inégalités en reprenant des stéréotypes genrés ou en n’offrant pas de représentation féminine aux petites filles.
Cela étant dit, le tableau n’est pas si noir. Il existe des solutions pour les personnes qui souhaitent éviter de reproduire les stéréotypes liés aux genres ainsi que les effets néfastes qui y sont associés. Il s’agit de l’éducation non-genrée, qui a été présentée par l’Aide internationale pour l’enfance lors de la rencontre du jeudi 8 novembre.
En effet, en accord avec les principes d’éducation non-genrée, de plus en plus d’acteurs cherchent à déconstruire les clichés reliés au genre et proposent des récits riches en diversité et inclusifs. C’est notamment le cas du livre qui a été présenté lors de l’atelier sur l’éducation non-genrée : Dix filles allumées ! 10 parcours inspirants.
Lors de cette présentation, la présence des auteures du livre, Laïla Héloua et Corinne de Vailly, a favorisé un échange très intéressant avec des parents. En effet, cette discussion a mis en lumière le pouvoir d’influence que l’éducation et la littérature peuvent avoir sur nous et nos enfants, notamment en ce qui concerne les représentations, valeurs, comportements et rapports sociaux qui en découlent.
Ainsi, nous avons l’espoir que cette activité et cet article souligneront l’importance de faire des choix avertis en matière de pratiques ou de matériel pédagogique, que ce soit à titre d’intervenants ou de parents, afin d’éviter de reproduire les inégalités liées au genre et de tendre vers une société juste et équitable.