La simulation de l’Assemblée générale des Nations Unies (SAGNU) est une activité offerte par le Carrefour de solidarité internationale dans les écoles secondaires de l’Estrie. Elle permet aux jeunes de secondaire 4 et 5 de vivre une expérience unique en devenant diplomate d’un jour. Les participantes et participants doivent représenter un pays, débattre, prendre parti et faire pression en faveur de leurs intérêts afin de trouver des pistes de solutions à une problématique internationale. Les jeunes sont formés afin de découvrir le fonctionnement de l’ONU ainsi que le pays qu’elles ou qu’ils représentent.
Il est possible de participer à la SAGNU en tant que journaliste d’un jour. Accompagnés par une ou un journaliste de Sherbrooke, des jeunes relèvent le défi de rédiger un article sur l’événement, qui sera ensuite diffusé sur les réseaux sociaux.
Jeunes diplomates à l’oeuvre
Marie-Anne Desbiens et Maude Bédard, élèves de 5e secondaire de l’école de la Montée (Pavillon Le Ber)
À l’ère des réseaux sociaux et du désintéressement de la politique, la reconnaissance à travers les autres, l’intérêt des questions internationales et l’impression d’être entendu sont les trois principaux facteurs qui incitent les jeunes à s’impliquer dans la politique. C’est bien là l’opinion d’Emmanuel Choquette, professeur à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke.
« Quand on écoute les médias, des fois on a l’impression que les jeunes ne sont pas intéressés. On voit que c’est une généralisation erronée », souligne M. Choquette.
C’est d’ailleurs le cas de cent vingt étudiantes et étudiants de la région de l’Estrie qui, à l’occasion de la 20e Simulation de l’Assemblée générale des Nations Unies, ont partagé leur point de vue sur différents aspects politiques.
Maxence Roger, élève de cinquième secondaire de l’école de La Montée, prend part pour la première fois à cette journée. Pour lui, la simulation est une bonne opportunité de partager son opinion avec les autres, en particulier lorsqu’il est question d’actualité.
Pour ces élèves, l’implication à court terme dans cet événement est un motif supplémentaire d’y participer, pense Michèle Côté, agente d’éducation à la citoyenneté mondiale.
Le temps d’une journée, ces jeunes impliqués à fond se sont même vêtus comme des diplomates !
Déléguée aujourd’hui, citoyenne responsable demain
Océane Dandurand, élève de 4e secondaire de l’école secondaire l’Odyssée
Cela fait 20 ans que, chaque année, des écoles de l’Estrie se rassemblent pour la SAGNU. La SAGNU a un grand effet sur les jeunes. Elle leur permet de développer plusieurs compétences comme parler en public, prendre sa place, influencer des gens. Elle aide aussi à faire des adolescentes et adolescents des citoyennes et citoyens responsables, car ce sont les adultes de demain.
Marc-André Raymond, qui a participé à la cinquième édition de la SAGNU, représentait la Suisse dans la commission sur le terrorisme. Il retient de cette expérience une nouvelle façon de voir le monde. Selon M. Raymond, l’activité développe une confiance de soi, car on doit essayer de convaincre et influencer les gens.
C’est la vingtième édition à laquelle participe Yoland Bouchard, enseignant d’histoire au collège Mont Notre-Dame. Quand, en 1998, il a proposé le projet à sa classe, ce fut un intérêt instantané. Pour M. Bouchard, c’est une prise de conscience directe. « Ça nous rapproche de la réalité, c’est ça qui me plait. Ça offre beaucoup aux jeunes, pas nécessairement un choix de carrière, mais aussi de voir que leur parole a de la valeur. Elle ne formera pas que des diplomates, elle formera aussi des jeunes qui se demanderont ‘’est-ce que le métier que je suis en train d’apprendre contribue au monde de demain ?’’ », explique M. Bouchard.
Selon lui, plusieurs portes s’ouvrent après l’expérience. « Une autre chose que j’aime de la SAGNU c’est la collaboration, car c’est important de noter qu’à la SAGNU, il y a une collaboration entre l’Université de Sherbrooke et les écoles secondaires ainsi qu’entre les étudiantes et étudiants. Ç’a beau être un jeu, il y a quand même une dimension de réalité », estime Yoland Bouchard.
Certaines personnes utilisent cette expérience pour en faire un métier comme diplomate, politicienne ou politicien. D’autres iront faire des stages, mais ce qui est sûr c’est que toutes ces personnes deviendront de meilleures citoyennes.
Crédit photo : Carrefour de solidarité internationale de Sherbrooke.