Saartjie Baartman, autrement connue sous le surnom de "Venus Hottentote", esclave d’un fermier hollandais, attira l’attention d’un chirurgien anglais, en raison de son physique stéatopyge -terme désignant un individu au fessier très développé. Elle fut alors emmenée en Europe où elle devint un objet de curiosité, exhibé de cirque en foire, et livré à la prostitution.
Le moulage de son cadavre fut exposé au Musée de l’homme, à Paris, jusqu’en 1974. Effigie, au sens littéral du terme, de la condition dans laquelle l’occident a tenu la partie de l’humanité qu’il considérait inférieure, Saartjie Baartman, est devenue, après la chute du régime d’apartheid, un symbole pour l’Afrique du Sud nouvelle qui a demandé et obtenu la restitution de ses restes
Interdit en salles aux moins de 12 ans en France puis interdit aux moins de 16 ans à la télévision, la première séquence de Vénus noire donne la mesure de la violence et de la force tellurique du réalisateur. Dans un amphithéâtre, un homme exhibe à d’autres hommes le sexe d’une femme. Ce geste pornographique est le fait d’une figure du panthéon français, le naturaliste Georges Cuvier (François Marthouret). Il montre les organes génitaux qu’il a détachés d’un cadavre féminin. La lumière crue qui inonde l’amphithéâtre souligne l’obscénité du vocabulaire zoologique appliqué à un être humain.
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=SsidJhcMfMg