Nous avons à cœur que les personnes réfugiées et migrantes soient en sécurité et que leurs droits soient respectés, nous pouvons appuyer plusieurs actions en ce sens :
LETTRE COLLECTIVE
Premier ministre du Canada
Cabinet du premier ministre
80, rue Wellington
Ottawa, ON K1A 0A2
Objet : Agir pour la justice migratoire
Monsieur le Premier ministre,
Vous n’êtes pas sans savoir que le nombre de personnes forcées de quitter leur foyer à la recherche d’un endroit sécuritaire ne cesse d’augmenter dans le monde. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le nombre a fait un bond de plus de 50 % au cours des 10 dernières années. En 2019, on compte 79,5 millions de personnes déracinées à travers le monde. C’est une personne sur 100. Parmi elles, 40 % sont des enfants !
Pourquoi tant de migrations ?
Les raisons sont nombreuses, complexes et reliées. Les conflits armés et les violences qu’ils engendrent ainsi que l’insécurité alimentaire amplifiée par les changements climatiques sont les principales causes des migrations forcées. L’économie mondiale a également une incidence directe. Héritage du colonialisme, l’exploitation des ressources naturelles des pays du Sud par les pays du Nord accentue plusieurs conflits armés actuels. Par ailleurs, les règles et les pratiques, établies par les pays à fort développement technologique et militaire, visent davantage leurs intérêts et leur croissance. Elles engendrent des inégalités socio-économiques mondiales et augmentent la pauvreté qui force des milliers de personnes à quitter leur famille et leur communauté.
À ces injustices vient s’ajouter une autre de taille : la majorité des pays occidentaux, dont le Canada, ont adopté des lois et des règlements d’immigration restrictifs. Au cours des deux dernières décennies, des murs administratifs, politiques, juridiques, économiques et matériels ont été érigés. Faute d’accès à des voies sûres pour se déplacer, des milliers de personnes sont poussées vers des chemins incertains et irréguliers où elles risquent la clandestinité, la détention, l’exploitation, les abus et même la mort.
Comment soutenir les personnes réfugiées et les pays du Sud qui les accueillent ?
Nous assistons à un changement de réalité où les déplacements forcés sont à la fois beaucoup plus fréquents, et où le phénomène n’est plus à court terme et transitoire. - Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
Il y a deux solutions durables qui respectent les droits humains : soutenir la réinstallation dans un pays qui offre le statut de réfugié ou appuyer le retour volontaire dans le pays ou le territoire d’origine, lorsque la situation le permet. Mais elles sont très peu accessibles. En 2019, sur 2 millions de demandes d’asile, seules 107 800 ont été acceptées, soit à peine 5 %. Soulignons le leadership du Canada en ce domaine qui a accueilli près du tiers de ces personnes. Et, seulement 5,6 millions ont pu retourner dans leur pays. Qu’arrive-t-il aux millions d’autres personnes ? Ce sont surtout les pays du Sud qui les prennent en charge, avec l’appui des Nations Unies et des organisations d’aide humanitaire. En 2019, 85 % des 79,5 millions de personnes déracinées dans le monde se trouvaient dans des pays du Sud. Certains acceptent de leur offrir la citoyenneté ou un statut de résidence permanente, afin qu’elles puissent s’intégrer et reconstruire leur vie. Mais la majorité d’entre elles attend durant des mois, voire des années, une solution à long terme dans un camp de réfugiés.
Le Canada peut et doit faire beaucoup plus pour la protection des personnes réfugiées et la recherche de solutions à leurs problèmes.
L’AQOCI, ses membres et les signataires de cette lettre demandent au gouvernement canadien :
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre très haute considération.
CC :
Pour plus d’information, voyez le document thématique produit par l’AQOCI sur la justice migratoire
1001, rue Sherbrooke Est, bur. 540
Montréal (Québec) H2L 1L3
Tél. : 514 871-1086
aqoci@aqoci.qc.ca