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« Chaque matin, je me lève avec la conviction que je peux offrir à mes enfants un foyer sûr, de la nourriture et une éducation. C’est ma plus grande réalisation. »

— Fatoukiné Fall de Kaolak au Sénégal

Fatoukiné Fall de Kaolak au Sénégal

Chaque femme devrait avoir une infinité de possibilités.

Plus du tiers de toutes les femmes sur terre sont victimes de violence physique ou d’abus sexuel. Nous croyons néanmoins qu’en ayant accès à un certain soutien, chaque femme a le potentiel de saisir une infinité de nouvelles opportunités. Fatoukiné Fall, de Kaolack au Sénégal, est l’une de ces femmes.

Fatoukiné se sentait prise au piège. Pendant plus de deux ans elle a été à la merci de son mari violent. Elle voulait partir, mais si elle l’avait fait, comment aurait-elle pu prendre soin de ses deux enfants ? Elle ne détenait aucune compétence professionnelle ni aucune expérience du marché du travail. C’est alors que son mari lui versa un bol de bouillie fumante sur les jambes. Les brûlures au troisième degré qu’il lui infligea ainsi étaient tellement douloureuses qu’elle ne pouvait pas même marcher. Fatoukiné sut alors qu’elle ne pouvait pas attendre davantage pour changer sa vie.

Sa mère l’a alors emmenée dans un centre pour femmes d’un partenaire de Carrefour, l’Association pour la promotion de la femme sénégalaise (APROFES). Fatoukiné a rapidement découvert qu’elle n’était pas seule et a acquis la confiance et la force nécessaires pour s’en sortir. Le personnel du centre l’aida à planifier son avenir et ils débutèrent par lui offrir du soutien avec toutes les procédures administratives et légales inhérentes à son divorce. Alors qu’elle rangeait définitivement son passé derrière elle, il était grand temps d’amorcer les premières étapes de sa nouvelle vie.

Fatoukiné a non seulement reçu l’appui nécessaire pour régler les questions juridiques, mais aussi pour prendre sa vie en main. Elle s’est jointe au groupe de soutien du centre et y a suivi la formation gratuite en démarrage d’entreprise. L’accès au microcrédit lui a permis de créer sa petite entreprise. Nous avons demandé à Fatoukiné quelle était sa plus grande fierté. Avec un large sourire, elle s’est exclamée : « Chaque matin, je me lève avec la conviction que je peux offrir à mes enfants un foyer sûr, de la nourriture et une éducation. C’est ma plus grande réalisation. »

L’APROFES a aidé des centaines de femmes à quitter des relations empreintes de violence. Une centaine d’entre elles ont bénéficié d’un fonds de crédit renouvelable. Grâce à la formation et au microcrédit à leur disposition, les femmes peuvent s’affranchir de la violence et s’attacher à bâtir leur avenir.

Fatoukiné Fall
Kaolak au Sénégal
Organisme partenaire : Carrefour International

Crédit photo : Carrefour Int


PASSEZ À L'ACTION

Envoyez un message au premier ministre et appuyer ainsi des groupes de femmes pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes partout dans le monde

Monsieur le Premier Ministre,

Je tiens tout d’abord à vous remercier pour les engagements que vous avez pris pour réaliser les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes, au Canada et à l’étranger, dans le cadre de la récente campagne électorale. J’apprécie particulièrement votre engagement à nommer un cabinet composé d’un nombre égal d’hommes et de femmes; votre volonté d’assurer que les ministères fédéraux mènent des analyses comparatives entre les sexes pour informer leurs décisions; ainsi que votre engagement à offrir la gamme complète de services de santé reproductive dans le cadre de l’initiative sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants.

Car faut-il le rappeler, encore aujourd’hui, les femmes vivent davantage dans la pauvreté que les hommes. Elles sont moins scolarisées, souffrent davantage de la faim et sont sous-représentées dans les instances décisionnelles à tous les niveaux. Nous sommes très loin d’avoir atteint l’égalité entre les femmes et les hommes.

Heureusement, partout à travers le monde, des femmes luttent pour faire respecter leurs droits et se mobilisent pour changer les choses. Par exemple, je viens de prendre connaissance du travail remarquable accompli par Fatoukiné Fall de Kaolak au Sénégal . Je souhaitais partager avec vous l’histoire inspirante de ces femmes et je crois fermement que nous devons encourager ce genre d’initiative.

Malheureusement, au cours des cinq dernières années, le Canada n’a accordé que de 1 à 2 % de son budget d’aide internationale aux programmes axés sur l’égalité entre les femmes et les hommes et sur l’autonomisation des femmes. Ce pourcentage se situe d’ailleurs sous la moyenne des fonds alloués par les autres pays donateurs, et ce, même si le Canada n’a cessé de placer officiellement le thème de l’égalité entre les sexes au cœur de ses programmes de développement international.

Comme l’illustre le travail de Fatoukiné Fall de Kaolak au Sénégal , ce sont les femmes des pays du Sud elles-mêmes qui sont les mieux placées pour déterminer leurs besoins, proposer des solutions et organiser des actions. Je vous rappelle que la Politique en matière d’égalité entre les sexes de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), qui est toujours en vigueur, affirme à juste titre qu’ «on ne peut renforcer le pouvoir des femmes de l’extérieur : elles seules peuvent se donner les moyens de faire leurs choix ou de parler en leur propre nom » . La mise en œuvre d’une approche participative dans les programmes et les projets de développement est donc nécessaire.

Les organismes de coopération internationale (OCI) jouent aussi un rôle important en appui aux actions entreprises par les femmes au Sud. En effet, s’il revient aux groupes de femmes du Sud de définir leurs besoins et de proposer des solutions, les OCI soutiennent ces groupes de diverses façons, notamment en accompagnant des défenseures des droits des femmes dont la sécurité est menacée, en contribuant au renforcement de leurs organisations et de leurs programmes, et en les appuyant financièrement. Cette solidarité internationale, fondée sur la création de liens permanents et basée sur l’égalité, le partage, la réciprocité et le respect mutuel contribue à l’avancement des droits des femmes dans le monde.

Je demande donc au gouvernement du Canada…

  1. d’augmenter son appui financier, à travers son aide publique au développement (APD), aux programmes et aux projets destinés à favoriser les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes;
  2. de mettre en œuvre une approche participative dans ses programmes et ses projets de développement pour laisser aux femmes du Sud le soin de définir leurs besoins et de proposer leurs propres solutions;
  3. d’appuyer le travail des organismes de coopération internationale qui œuvrent à la promotion des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes.

En septembre dernier, un nouveau cadre de développement international a été adopté lors d’un Sommet des Nations Unies à New York. Avec ce cadre, tous les pays se sont engagés, entre autres, à faire beaucoup plus pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes et pour promouvoir l’autonomie des femmes. Le Canada doit faire mieux pour réaliser ces objectifs ici et ailleurs.

Je sais que vous avez à cœur, Monsieur le Premier Ministre, d’assurer la pleine égalité économique, sociale et politique des femmes. À cet égard, vous pouvez compter sur mon appui et sur celui des organismes de coopération internationale du Québec.

Veuillez agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.

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